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La Loire délaissée mais exploitée

Published on 23 May 2017

Après avoir subi les aménagements les plus importants de son histoire en vue de maintenir la navigation à la fin du XIXe siècle, la Loire connu une période d’abandon. Le train remplaça les bateaux, puis au XXe siècle, on lui découvrit un nouvel atout. Elle devint une immense carrière de sable et de granulats, exploitée sans discernement.

Pour satisfaire à la demande, on a considérablement puisé dans les ressources alluvionnaires du fleuve, en négligeant la valeur écologique du sable, et même sa valeur économique. Si ce fleuve à fond mobile, qui évolue naturellement au fil des ans, a pu supporter certains prélèvements, l’importance excessive des extractions dans le lit mineur, depuis la guerre, a brutalement accéléré son évolution. Le tonnage extrait sur la Loire moyenne, dans la région Centre est passé de 0,5 million de tonne par an en 1960 (chiffre qui paraît correspondre aux apports naturels), à 6,4 en 1979. Un déséquilibre alarmant est apparu entre la quantité extraite et celle naturellement reconstruite, d’où un abaissement général de la ligne d’eau. 

Les principaux dégâts sur l’environnement sont : 

  • l’abaissement de la nappe adjacente qui entraîne l’assèchement des zones humides, des puits et la disparition des frayères.
  • l’érosion des berges et la déstabilisation des fondations des ponts.
  • la végétalisation accélérée des îles ou des bras secondaires, trop souvent exondés, qui conduit à une diminution de la capacité d’écoulement de crues, et donc à un rehaussement de leur  niveau.

Un protocole signé en 1981 a permis une réduction progressive de ces extractions. Après l’arrêt de celles à but commercial, les seules autorisées dorénavant seront celles nécessaires à l’entretien du lit, afin d’assurer le fonctionnement des prises d’alimentation en eau potable des villes et le bon passage des crues. Depuis 1993, les extractions dans le lit mineur sont interdites et les lieux d’extraction doivent  faire l’objet après exploitation d’une remise en état,  devenant parfois des lieux de (re)découverte du patrimoine naturel ligérien.