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Le fleuve, ses îles et ses rives

Published on 22 May 2017 - Updated 23 May 2017

La première échelle de perception de l’identité paysagère du Val de Loire, c’est l’intimité du fleuve dans sa lumière, son mouvement, sa matière. La Loire a été aménagée pour la navigation et la prévention des crues. Les 600 km de levées, les cales et quais des ports témoignent d’une activité économique fluviale aujourd’hui disparue.

Le fleuve doit son aspect actuel aux nombreuses îles, la plupart inhabitées et refuges de la faune et la flore sauvages qui font du Val de Loire un espace européen essentiel en matière de biodiversité

Au-delà du fleuve, de part et d’autre des levées, la vallée est composée de larges espaces de prairies inondables et de champs d’une grande richesse agricole

« De loin en loin, cependant, la réapparition de certaines formes amène à reconnaître, en ce désordre apparent, l’ébauche d’un système. Le jeu des forces qui s’exercent à l’intérieur du lit alluvial, en période de hautes eaux, obéit à certaines lois qui régissent, aussi, la phase décroissante des crues, le mécanisme de l’accumulation alluviale » 

- Roger Dion, Histoire des levées de la Loire, 1961 

L'identité

"....un fleuve qui divague à sa guise, élargit sa vallée, la modèle, change la nature du sol, la transparence de l'air, la réfraction de la lumière, la couleur des arbres et des couchants." 

- Maurice Genevoix 1890 - 1980 Images du Val de Loire 

La lumière

Le fleuve est le miroir du ciel. Sa lumière est singulière du fait de la composition de l’atmosphère au point de contact de l’air océanique et de l’air continental engendre de fréquentes brumes aux effets surprenants de l’aube et du crépuscule et aux couleurs changeantes au cours des journées et des saisons. 

Le mouvement  

Le fleuve est indolent, violent, imprévisible, ses crues puissantes et menaçantes. Ses longs étiages découvrent son lit, démultiplient ses bras, dessinant sur les grèves des sillons, les traces des courants secondaires. La végétation colonise les grèves. Le fleuve est une véritable «peau de sable et d’eau » mue d’un mouvement perpétuel. 

La matière

La Loire transporte, dépose, déplace des montagnes en répandant ces matériaux. Elle sculpte sa propre image, se renvoyant d’une rive à l’autre, affouillant, charriant ou déposant la matière alluviale. La présence du fleuve se retrouve dans les accumulations des graviers, des branchages, les bois sculptés par les courants, les berges érodées, ….. 

"La féminine Loire, ondoyante et frivole, 

coléreuse parfois et perverse souvent, 

qui cache sous les plis d'une onde bénévole, 

la profondeur subite et le sable mouvante" 

- Raoul Toscan, 1870 - 1946 

Les mutations récentes

Voir l'animation en pleine page  

  

Les impacts de certaines formes de développement sur le paysage à l’échelle du fleuve sont : 

  • la fermeture des vues d’une rive à l’autre du fleuve,
  • la difficulté d’accès aux berges de Loire,
  • la dégradation des quais de Loire,
  • la disparition des haies et des prairies inondables,
  • et une couverture des champs par les serres.

  

Des orientations pour agir

  • Entretenir les espaces naturels de Loire.
  • Ouvrir des vues sur la Loire en limitant les plantations de peupliers.
  • Retrouver des usages agricoles pour les prairies inondables.
  • Restaurer les anciens ports et les adapter à la navigation de loisirs.
  • Mettre en valeur les accès au fleuve pour les piétons et les vélos.