Les paysages, producteurs de bien-être ?

Publié le 13 décembre 2018 - Mis à jour le 08 novembre 2019
Cet article date d'il y a plus de 5 ans

Sur proposition de son Conseil scientifique et professionnel, la Mission Val de Loire a réalisé une étude sur la valeur socio-économique des paysages et patrimoines ligériens, en choisissant deux sites pilotes dans chacune des deux régions. Elle s’est appuyée sur l’expérience de l’évaluation économique des aménités, en intégrant la dimension de bien-être des individus.

« Il y a, depuis plusieurs années, des travaux qui cherchent à évaluer l'importance des biens non marchands, comme le rapport Stiglitz - Sen - Fitoussi, dès 2009, qui proposait notamment d'autres indicateurs que le PIB pour appréhender la performance économique et la qualité de vie », rappelle Yves Luginbühl, ingénieur agronome et directeur de recherche émérite (CNRS), qui préside le Conseil scientifique et professionnel de la Mission Val de Loire. 

Définir des indicateurs de bien-être pour agir sur les aménagements futurs

« Cela fonctionne aussi avec les aménités, comme le patrimoine et les paysages, poursuit le chercheur, qui est par ailleurs l’auteur d’un rapport "Bien-être individuel et social, et paysages" pour le Conseil de l'Europe. « Nous est ensuite venue, au sein du Conseil scientifique, l'idée d'évaluer les paysages du Val de Loire, en partant du postulat qu'ils avaient une indéniable valeur immatérielle, symbolique, affective. Avec pour objectif final de définir des indicateurs de bien-être, pour agir sur les différentes politiques (agriculture, logement…) et l'aménagement futur des territoires. » 

L’étude est donc une prise en compte de la perception et des représentations qu’ont les habitants des paysages du Val de Loire, un patrimoine exceptionnel pour l’Unesco, mais qui est aussi le cadre de vie ordinaire de ceux qui l’habitent et le façonnent. C'est ainsi qu'ont été réalisés 80 entretiens individuels avec des habitants et différents temps de mise en commun. Parallèlement 38 cartes de diagnostic ont été réalisées. Elles portent principalement sur l’évolution de l’occupation du sol, de l’agriculture, de la démographie depuis 2000, date de l’inscription du Val de Loire au patrimoine mondial. 

Un diagnostic et des suites

Cette étude a permis de dresser un bilan de l’emploi et des activités productives du site étudié et de proposer des outils innovants comme les cartes des lieux de bien-être et de mal-être ressentis par les habitants. 

L’analyse de ces résultats a généré l’édition d’un rapport d’étude, de vidéos et d’une brochure de synthèse destinée aux élus pour les accompagner dans le développement de politiques publiques. 

L’étude nécessitera par ailleurs un prolongement avec des économistes, notamment concernant la production d’indicateurs de mesure socio-économique. 

Leur Loire, leurs paysages

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« Les perspectives que l’on peut avoir sur la Loire à partir de la levée, c’est ça que les habitants apprécient, la Loire bien dégagée, le paysage bien dégagé. » 

Un agent territorial de Châteauneuf-sur-Loire 

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« On sent qu’il y a quand même dans le coin une volonté de garder un patrimoine assez harmonieux, assez joli, assez ancien. C’est ce qui fait que beaucoup de touristes viennent dans cette région-là. » 

Un habitant de Saint-Sulpice 

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« Je ne fuis pas les plaines agricoles mais, franchement, quand je pars me balader ou faire mon footing, je me dirige vers Brain-sur-Authion, les paysages sont plus agréables, il y a une diversité... et je ne dis pas ça parce que je suis fille d’agriculteur. » 

Une fille d’agriculteur 

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« Oui je pense que il y a plutôt un effort de préservation du patrimoine. Je pense que l’office du tourisme, les communautés de communes, sont très concernées, car elles ont conscience de l’atout du tourisme. » 

Un viticulteur 

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Vidéos réaliser dans le cadre de l'étude

Ces vidéos, issues des entretiens, des parcours et des visites de terrain, ont été réalisées pour illustrer les points de vue convergents ou divergents des participants et constituer un support de débat pour nourrir les ateliers sur les facteurs influents. 

2 sites, 80 entretiens, des parcours de lectures collectives...

Étude réalisée sur deux sites d’étude, sur quinze communes du périmètre inscrit situées dans le Loiret (secteurs de Châteauneuf-sur-Loire à Sully-sur-Loire) et le Maine-et-Loire (secteurs de Trélazé à Saint-Mathurin-sur-Loire). 

Analyse des dynamiques paysagères réalisée à partir de données (agriculture, emploi, tissu industriel…), étude sur le bien-être ou le mal-être que le paysage du Val de Loireprocure aux habitants, menée à partir d’entretiens individuels d’une heure environ (80 entretiens), de parcours de lecture collective du paysage et du patrimoine, et d’ateliers de mise en commun réunissant les élus et les habitants impliqués. 

Financée sur les fonds FEDER, l'étude est le fruit d’un travail collectif avec des chercheurs de plusieurs laboratoires de recherche (CITERES, LADYSS, CEMOTEV) et les paysagistes de « Passeurs paysagistes ». 

Logos partenaires FEDER / Plan Loire grandeur natureLogo de Passeurs paysagistes 

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