La Loire, un milieu naturel

Publié le 13 avril 2017 - Mis à jour le 16 novembre 2018

Renaturation et biodiversité du lit mineur du fleuve


Jusqu’au XIXe siècle, la Loire est une voie de circulation, endiguée, déboisée, un milieu entretenu. L’arrivée du train supprime progressivement l’intérêt économique de la navigation fluviale. Les usages agricoles changent aussi, aujourd’hui l’homme n’intervient sur la Loire qu’aux extrêmes : pour se protéger des crues et pour assurer un niveau d’eau suffisant pour refroidir les centrales nucléaires. « Entre ces deux extrêmes là, l’homme n’intervient pas. »
Jean-Pierre Berton, écologue, spécialiste des milieux aquatiques. « L’homme n’intervient pas du tout dans le processus de re-végétalisation du lit de la Loire endiguée, donc la Loire fait ce qu’elle veut en fonction de sa dynamique propre. Ça peut expliquer cette renaturation qui date de 50 ans alors que la Loire est extrêmement anthropisée depuis les romains.» Mais la Loire, toujours vivante, reste très dynamique.
« Ça veut dire quoi très dynamique ? Ça veut dire que les niveaux d’eau varient énormément, que les débits varient extraordinairement, ça peut passer de 60 mètres cubes/secondes à dans les plus grandes crues du XIXe siècle, à 8000 mètres cubes/secondes donc il y a aussi une grande dynamique sédimentaire, c’est-à-dire que du sable est transporté et est à l’origine de la création d’îles nouvelles, est à l’origine de semis de plantes pionnières tous les ans, etc. L’ensemble de ces paramètres physiques qui se modifient à tout temps, à tout moment constitue en fait ou génère une grande quantité d’habitats différents qu’on peut appeler une mosaïque d’habitats qui est forcément le support d’une grande biodiversité.
Donc on assiste là à une véritable renaturation d’une partie d’une vallée fluviale, sur 1000 kilomètres de Loire on a bien 600 kilomètres qui présentent cette renaturation, qui donne un aspect extrêmement sauvage à ce lit endigué. Et ça va constituer une vraie forêt alluviale qui va souvent masquer la vue d’une rive à l’autre rive de la Loire. »  À tel point qu’on envisage aujourd’hui d’aménager des fenêtres dans cette ripisylve, cette forêt de rive, pour permettre à tous d’apprécier le fleuve.


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