Langeais : le château

Publié le 13 avril 2017 - Mis à jour le 16 novembre 2018

Entre France et Bretagne, entre Moyen-âge et Renaissance


« Langeais est un site assez exceptionnel parce qu’on y trouve deux châteaux sur un même site. » Sandrine Durand, directrice du château. « Un château du Xe siècle, enfin les ruines d’un donjon du Xème siècle et un château XVe siècle. »
Le donjon est l’œuvre du comte d’Anjou, Foulques Nerra, grand bâtisseur de forteresses dans la région. « Foulques Nerra en fait pour contrer le comte de Blois a effectivement construit différents donjons autour de Tours : Montrichard, Loches, Montbazon. Langeais a été choisi en fait parce qu’il s’agit d’une place stratégique, c’est un éperon rocheux, on domine la Loire qui était à l’époque une voie commerciale. Donc Foulques Nerra a choisi Langeais pour y construire son donjon, un des premiers donjons de pierre.»
Cinq siècles plus tard, la guerre reste une donnée de la construction des châteaux mais elle n’est plus le seul critère d’architecture. « On fait un bon dans le XVe siècle. On passe du Xe au XVe avec le château qui a été construit ensuite par Louis XI en 1465 qui est un château construit à la transition entre deux périodes, le Moyen Age et la Renaissance, donc on y retrouve d’ailleurs deux façades différentes, ce qui est très intéressant d’un point de vue architectural. On a une façade côté ville qui est défensive avec un pont-levis et un chemin de ronde, des grosses tours et une façade côté jardin qui annonce déjà le début de la Renaissance, des fenêtres décorées, des plus grandes ouvertures, plus nombreuses et des petites tours. »
Le château fait partie du domaine royal, le fils de Louis XI, Charles VIII y célèbre son mariage hautement politique avec Anne de Bretagne. « Le 6 décembre 1491 à 6 heures du matin, un mariage en secret, en catimini qui a permis d’ailleurs le rattachement de la Bretagne à la France par la suite. »
Comme la plupart des châteaux de la Loire, celui de Langeais va profiter de la grande vague de restaurations lancée au XIXe siècle. Un homme d’affaires alsacien, Jacques Siegfried va passer 20 ans de sa vie à le restaurer dans l’esprit de la fin du Moyen Age. Jusqu’en 1904 il va rassembler à Langeais une collection de tapisseries et de meubles d’époque. »
 


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