František Kupka et James Joyce à Beaugency

Publié le 13 avril 2017 - Mis à jour le 16 novembre 2018


Le peintre tchèque František Kupka (1871 1957) s'installe en France en 1896. Il est un des premiers à expérimenter la peinture abstraite et ses œuvres s’inscrivent dans de nombreuses nouveautés à venir, comme le cubisme ou le symbolisme.

Théoricien d'art et médium, il traite des questions métaphysiques et se rapproche du mysticisme. Brillant dessinateur et illustrateur, amoureux du dessin, des couleurs, du mouvement et de la musique il traduit ses perceptions en formes, couleurs et rythmes géométriques. Entre 1939 en 1945, âgé et malade, il vit réfugié à Beaugency, dans la maison de sa femme, Eugénie Straub. Il y travaille peu, rares sont les peintures qui témoignent de son séjour.

À la fin de juillet 1936 le grand écrivain irlandais James Joyce traverse le Val de Loire et passe par Beaugency. Quelques jours plus tard, le 10 août, il envoie une lettre à son petit-fils, Stephen, accompagnée d'un conte, Le Chat et le Diable. « Tu peux visiter Beaugency, voir le beau et solide pont qui enjambe la Loire, et rêver... »

Vraisemblablement impressionné par le long pont médiéval de pierre de Beaugency, Joyce reprend l’ancienne légende déjà associée à de nombreux sites. Dans le conte paru pour la première fois en 1957, le maire promet au Diable de lui donner le premier être vivant traversant le pont en échange de son aide dans la construction de l'ouvrage. Travaux accomplis, le Diable réclame son salaire. À l’entrée du pont le maire rusé verse un seau d'eau froide sur un chat qui prend le pont et saute directement dans les bras du Diable ainsi berné.